voyage dans la tête d'un cheval

13.10.2008

Ce week end, enfin j'allais participer à mon premier stage "éthologique" pour éclairer ma connaissance de la compréhension du cheval. Je me suis donc rendue à la Ferme des Gaillons, chez Isabelle et Franck Petetin http://www.equitation-ethologique.fr/

Je connaissais déjà un peu les jeux que nous allions faire avec les chevaux puisque je les pratique à la maison avec la poupoute, mais apprendre en lisant des bouquins ne vous apporte pas le ressenti d'un apprentissage en live et puis j'étais venue chercher des réponses à des questions que je me posais quant à mon état de cavalière trop émotive.

Départ de la maison relativement tôt et trajet complet dans le brouillard, inutile de vous préciser que j'ai fait 4 fois le tour des ronds points, ait fait demi tour une bonne demi douzaine de fois, etc... mais finalement je suis arrivée à bon port ! Le matin c'était théorie dans une salle où le chauffage n'avait pas fonctionné, et où nous étions donc frigorifiés. A 12 heures, une fois la théorie finie, nous avions le choix, manger de suite ou aller chercher nos chevaux pour commencer à appliquer les notions que nous venions de voir. Nous avons choisi d'aller chercher les chevaux. Je savais avant de commencer le stage que j'étais très fatiguée, qu'il me faudrait puiser dans mes réserves pour "crapahuter" mais j'étais confiante...

Nous avons poussé le "troupeau" de chevaux dans un coin du pré et les avons licolés un par un. La petite jument qui m'a été attribuée s'appelle Kitty (j'aurais des photos prochainement) et tranquillement nous attendions en observant attentivement le travail que notre "moniteur" était entrain de faire sur un cheval difficile à attraper, quand tout d'un coup, la chaleur me monte à la tête, je sens mes jambes en coton, et j'ai juste le temps de dire à mon voisin "j'suis pas bien j'vais tomber". Je me suis retrouvée allongée les 2 jambes en l'air tenues par 2 autres stagiaires, une clémentine dans la bouche, et surtout trempée de sueur parce que je m'étais trop couverte. Tant bien que mal je me suis relevée et après avoir avalé un pain au chocolat, j'ai décidé que non je ne laisserais rien foirer le stage que j'attends depuis des années et que oui j'allais tout de suite reprendre ma jument ! nanméo c'est qui qui commande ici ?????

Avec le début des jeux commence un long et passionnant voyage dans la tête du cheval qui est à nos côtés : savoir le lire pour interpréter ses réactions, est-il confiant ? est-il en émotion ? est-ce qu'il machouille ? toute la journée, nous tentons de dialoguer avec ce cheval en reproduisant des gestes qu'il connait puisque ses congénères les font lorsqu'ils sont dans le troupeau. Mais nous ne sommes que de petits humains, et le cheval est très très fort, il nous mène parfois par le bout des pieds. C'est difficile de décrire les phases par lequelles on passe, parfois on a l'impression de ne faire qu'un avec ce compagnon lorsque la demande a été comprise et exécutée, et l'instant d'après on peut n'être qu'un tout petit humain bien seul face à un cheval qui ne comprend pas ce qu'on lui demande et il ne faut pas perdre de vue que pour un cheval tout se passe en terme de secondes, il vit dans l'instant. A la fin du stage on a bien du mal à ses détacher de l'animal avec qui on a passé 2 jours et pourtant 2 jours ce n'est rien, mais rendez vous compte à quel point c'est intense : pendant 2 jours Kitty a été mon miroir, le samedi j'étais un peu HS, Kitty semblait un peu éteinte elle aussi bien qu'elle exécutait les jeux très bien, le dimanche j'avais beaucoup plus d'énergie et j'avais automatiquement en face de moi un cheval plus vivant, qui est même devenu un peu émotif quand moi-même j'ai cédé à l'émotion devant un exercice que je n'arrivais pas à faire et que je suis devenue un peu trop énergique.

Le secret pour réussir à communiquer avec un cheval c'est de tout parfaitement doser, l'émotion, la confiance, le respect, de s'adapter en fonction de l'état du cheval au moment où on lui demande quelque chose, mais arriver à cela il faut être soi-même en équilibre, ni trop émotif, ni trop rigide (je ne me souviens plus du mot employé).

Il est vraiment très difficile de vous décrire tout cela car il faut le vivre pour sentir l'émotion..................... et l'on en ressort différent.........