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Un peu de tout : blog, conseils nature et bien être, tech

Entretien avec Véronique de Saint Vaulry

Je voulais faire un article pour vous la présenter mais j'ai trouvé cet entretien sur internet qui résume beaucoup mieux ses idées que je n'aurais pu le faire :

 

Une artiste complète

Véronique de Saint Vaulry, une artiste complète

Il est aussi dangereux de faire de l'éthologie sans finesse équestre que de faire du dressage sans psychologie.

Nous vous connaissons au travers de vos articles dans Cheval Magazine, de vos livres Le Cheval d'extérieur et Communiquer avec son cheval. Votre site Internet Ânes et chevaux de Véronique de Saint Vaulry permet de découvrir les nombreux moyens d'expression artistiques pour communiquer votre passion pour le cheval: la photographie, la peinture et la sculpture, en particulier. Et worldtrailrides.com ne peut qu'encourager ses visiteurs à surfer pour s'arrêter le temps d'admirer vos ouvres. Où trouvez vous le temps nécessaire à toutes ces superbes créations?
Je dors le moins possible, et je sacrifie des activités secondaires, comme le ménage, le rangement, la tondeuse (l'ânesse Mica m'aide beaucoup, mais seulement sur le dernier point). J'ai deux petites filles et un métier de prof. Le temps n'étant pas extensible, de nombreux projets restent en attente : expos, nouveau livre, tournage d'une série vidéo pédagogique.
Vous devez aussi passer beaucoup de temps à cheval et avec vos chevaux pour aussi bien connaître leur psychologie?
Mes chevaux vivent dans les prés autour de la maison, mais je les monte infiniment moins qu'à l'époque où je concourais en TREC à bon niveau. Ils ont perdu en condition, pas en éducation : c'est à chaque fois comme si je les avais monté la veille. Quand je trouve un peu de temps, je m'offre une séance de dressage à cru ou de travail en liberté, ou une après-midi à la carte en Bourgogne, pour le plaisir de découvrir des chemins nouveaux... Mais pour progresser, je m'efforce surtout de rencontrer d'autres chevaux, souvent à problèmes. C'est l'occasion d'expérimenter de nouvelles techniques (embarquement, travail dans le rond de longe.), et de confirmer la validité de mes méthodes (mise en confiance, respect, franchissements). Le plus difficile, c'est de trouver les mots pour convaincre les propriétaires, sans l'adhésion de qui les progrès risquent d'être éphémères. Ces rencontres me permettent de rester concrète quand j'écris, et d'améliorer mes livres à chaque nouvelle édition.
Les récentes rééditions de ses livres et nouveautés
Livre: Communiquer avec son cheval par Véronique de Saint Vaulry
Livre: Quand le cheval a peur… par Véronique de Saint Vaulry
Livre: Le cheval d'extérieur par Véronique de Saint Vaulry
Reprenons notre entretien
Votre approche du cheval semble être très proche de ce que j'appelle l'équitation naturelle qui s'appuie sur l'imprégnation comportementale du cheval et l'éthologie par opposition à l'équitation classique. Qu'en est-il?
Pas d'opposition ! Mon livre Communiquer avec son cheval est une tentative de synthèse. Il est aussi dangereux de faire de l'éthologie sans finesse équestre que de faire du dressage sans psychologie. Le système actuel d'enseignement incite les cavaliers à sacrifier soit l'une soit l'autre, aux dépens du cheval. Je ne saurais trop leur conseiller de garder l'esprit ouvert, et ne pas se scléroser sur un unique maître à penser, si séduisant soit-il. Parelli ne peut remplacer ni Henriquet, ni d'Orgeix. Un seul homme ne peut pas culminer dans toutes les disciplines : il faut avoir plusieurs maîtres, et l'amour du cheval, en ligne directrice, pour harmoniser le tout !
Adepte des sentiers, du TREC, vous connaissez bien le comportement du cheval à l'extérieur qui semble être votre sujet de prédilection. Exact ?
C'est en effet grâce à la randonnée et au TREC que j'ai compris peu à peu comment soigner la peur, mettre en place une bonne relation, travailler à la voix. Dehors, le cheval est sous influence extérieure et il faut beaucoup du doigté pour l'aider à se sentir bien sans perdre le contrôle. Mais au fil de mes recherches, je me suis aperçue que les chevaux d'intérieur souffraient aussi, peut-être encore davantage, d'une méconnaissance de leur psychologie. Dehors ou dedans, c'est le même cheval : une tache sur le pare-bottes, un exercice nouveau, peuvent nécessiter autant de doigté que le franchissement d'un gué. À l'inverse, en extérieur, il est extrêmement important, de maintenir sa monture dans une ambiance de travail et d'obéissance, même si c'est en liberté sur parole, pour qu'elle conserve l'habitude de dire oui !
Comment percevez vous le cavalier d'extérieur d'aujourd'hui ?
Impossible de généraliser, car presque tous les cavaliers vont dehors. Ce qui est sûr, c'est qu'ils souffrent de l'inadéquation de la formation, quand ce n'est pas de son absence. On peut avoir randonné pendant des milliers de kilomètres et continuer à monter comme en club. Ce qui me fait le plus de peine, c'est de voir tant de cavaliers (adroits ou non) ajuster systématiquement les rênes, parce qu'on le leur a appris, qu'ils en ont pris l'habitude, et qu'ils pensent que le contrôle en dépend. Alors la bouche du cheval s'endurcit, son balancier bloqué ne lui permet pas de marcher correctement, ni de regarder autour de lui, ce qui se traduit par des manifestations de peur disproportionnées. De plus, bien des cavaliers traitent la peur comme une désobéissance, en forçant et punissant leur monture, sans se rendre compte qu'il faudrait libérer son balancier et lui accorder du temps. Un tel comportement provoque bien des défenses, des conflits et des pertes de temps, qu'il serait pourtant facile d'éviter !
On parle de la balade à cheval, de la randonnée équestre et du voyage à cheval. Ces mots sont souvent mal utilisés. Comment différenciez-vous ces notions ?
D'un point de vue éducatif, ce qui fait la différence pour le cheval, c'est la perte de l'univers familier. Le cavalier (qui nourrit, qui abreuve et qui soigne) devient alors un véritable repère. Les liens se créeront d'autant mieux que le parcours est long et inconnu, le groupe peu nombreux, et que le cavalier s'implique dans les soins et l'entretien de son partenaire.
Quel ouvrage de la littérature équestre est toujours à votre chevet ?
Il y en a toujours un, mais constamment renouvelé. Je ne cesse de lire, en français et en anglais, et de visionner des K7, au risque de tomber sur des ouvrages creux, erronés, voire dangereux ! Dans ces cas-là, pour me consoler d'avoir perdu mon temps (et mes sous), je mets un petit commentaire acide sur la bibliographie de mon site, espérant éviter à d'autres la même déconvenue. Ma dernière déception en date est une K7 de Monty Roberts, fix-up 1. Décidément, ce monsieur ne mérite pas l'appellation de "Nouveau Maître", ni de Chuchoteur, d'ailleurs. Mais il y a aussi des trésors dans lesquels on peut se replonger régulièrement, au fur et à mesure de ses progrès . Mes préférés ? Decarpentry, Beudant, Oliveira, Jean-Claude Racinet, Jean d'Orgeix, Pat Parelli et John Lyons.
D'autres projets littéraires ?
J'ai deux projets de livres, mais hélas, pas les 4 ans de liberté nécessaires pour les écrire, à moins d'interrompre ma collaboration avec Cheval Magazine, ce qui serait dommage ! En revanche, j'envisage de plus en plus sérieusement de mettre les points essentiels de ma méthode sur K7 vidéo. Le problème, c'est qu'une méthode vraiment douce et respectueuse du cheval ne donne jamais d'images spectaculaires. Si l'on s'y prend avec progressivité, même l'animal le plus délicat se comporte très gentiment. Mais le public croit alors que c'était facile, et ne mesure pas l'efficacité de la méthode ! Or je me vois mal mettre un cheval en difficulté pour les besoins d'une démonstration. C'est que j'ai ma déontologie, moi ! Pour le moment, je collecte donc patiemment des images en réfléchissant à une progression convaincante. J'espère livrer quelque chose avant fin 2003. Depuis le début, je me sens une sorte de devoir moral envers les chevaux et leurs cavaliers : diffuser des méthodes qui marchent en douceur, sans combat , c'est leur rendre la vie meilleure, éviter des échecs, des reventes, et même des accidents graves. Il y a urgence, alors je cherche sans cesse, je trie, je compare, je vérifie, puis je transmets du mieux que je peux !
Véronique de Saint Vaulry et Gérard Barré, le 03 juillet 2002

N'hésitez pas à aller faire un tour sur son site où les photos sont superbes :


www.saintvaulry.com

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O
Pas de secret, un cheval est plein d'émotion (il peut tout aussi être un pire canasson), c'est pour ça qu'il faut du respect et une sorte de communication !! ;-) (d'ailleurs, j'en parle très bien dans "variations équestres" mais avec d'autres photos ..)
Répondre
L
<br /> je vais aller voir....<br /> <br /> <br />
L
Et oui c'est une artiste formidable, et je t'en remercie de me l'avoir fait connaitre à travers la lecture du livre "communiquer avec son cheval". J'ai appris pleins de choses grâce à toi.
Répondre
L
<br /> c'est une artiste cavalière que j'apprécie beaucoup aussi<br /> <br /> <br />